Production de coprah (en tonnes) Variations Part en 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2020/2019 2020 Tuamotu-Gambier 9 927 7 042 6 881 8 685 7 866 5 919 -24,7 % 67 % Îles Sous-le-Vent 2 303 2 245 1 706 2 008 2 036 1 602 -21,3 % 18 % Marquises 1 788 1 526 1 781 2 541 1 722 876 -49,1 % 10 % Îles du Vent 290 334 258 280 312 248 -20,7 % 3 % Australes 147 141 157 126 147 151 3,3 % 2 % Total 14 455 11 288 10 783 13 641 12 082 8 796 -27,2 % 100 % Sources : Direction de l'agriculture, Huilerie de Tahiti Une filière soutenue par les pouvoirs publics Le coprah, source de revenus cruciale pour les archipels éloignés, est considéré comme un facteur de sédentarisation et bénéficie à ce titre du soutien des pouvoirs publics. La totalité de la récolte est achetée et transformée par l’Huilerie de Tahiti, société anonyme appartenant au Pays. Son prix, fixé par décision du conseildes ministres, est de 140 F CFP/kilo pour le coprah de première qualité et de 55 F CFP pour celui de seconde qualité (65 F CFP/kilo aux Marquises). Partagé entre le cultivateur (50 F CFP pour le coprah de première qualité) et le propriétaire de la cocoteraie, il est souvent supérieur au cours mondial .1 La différence est donc compensée par une subvention. Le Pays prend en outre en charge l’acheminement de la récolte vers Tahiti. Mais cette politique publique, dont le coût annuel avoisine les 2 milliards de F CFP, a été remise en question, notamment en 2017 par la Chambre territoriale des Comptes, au travers de rapports sur l’Huilerie de Tahiti et la Caisse de soutien des prix du coprah (CSPC), aujourd’hui dissoute. Tout d’abord, la portée sociale de cette politique, censée assurer un revenu minimum à l’exploitant, ne fait l’objet d’aucune évaluation. Elle fait en outre encourir un risque majeur sur la situation financière du Pays, car elle est liée à un faisceau de facteurs non maîtrisables (cours mondial coprah, du dollar US, volume de production et de demande mondiale). Enfin, l’exportation de l’huile brute, principale production de l’Huilerie de Tahiti, est extrêmement fragile, dépendante de transporteurs maritimes étrangers et d’un client unique.2 Les produits issus du coprah sont surtout destinés à l’export. L’unité de traitement de l’Huilerie de Tahiti produit principalement de l’huile brute (95 % du total), destinée à l’export, ainsi que de l’huile raffinée, base du monoï local, des tourteaux, pour l’alimentation des animaux, et du coprah trituré. En 2020, les volumes d’huile brute exportés ont régressé de 24,7 % par rapport à l’année précédente, 6 100 tonnes (457 millions de F CFP) contre 8 100 en 2019. Celles de monoï ont reculé de 22,6 %, 252 tonnes (266 millions de F CFP) contre 325 en 2019. 1En 2020, le cours mondial moyen du coprah était de 549€/tonne, soit l’équivalent de 65 F CFP/kg. 2 Le groupe Daudruy Van Cauwenberghe et fils, entreprise de raffinage, basé à Dunkerque. 62