Page 83 - Rapport annuel économique - Nouvelle Calédonie 2022

La protection de l’environnement est un enjeu primordial pour l’Agence (lutte contre les feux de brousse, contre les espèces envahissantes...) qui vise également à accompagner l’agriculture calédonienne vers la transition agro-écologique et à favoriser l’innovation.
1.3 LE FONCIER AGRICOLE
UNE STRUCTURE FONCIÈRE PROPRE À LA NOUVELLE-CALÉDONIE
L’Agence de Développement Rural et d’Aménagement Foncier (ADRAF), créée par les accords de Matignon-Oudinot, est compétente au nom de l’État pour la répartition foncière sur les terres coutumières et pour la médiation des conflits fonciers. Il existe trois types de fonciers : les terres coutumières, les terres de droit privé et les terres domaniales, appartenant aux collectivités. La loi organique de 1999 accorde le statut de terre coutumière aux anciennes réserves et agrandissements de réserves de peuplement dit « autochtones », aux terres attribuées aux différents clans au titre du « lien à la terre », ainsi qu’aux terres des groupements de droit particulier local (GDPL). En 2012, les terres coutumières représentaient près de 15 % de la superficie totale des exploitations agricoles et presque autant pour les terres domaniales.
UNE BAISSE DU FONCIER ET DES EXPLOITATIONS PRÉOCCUPANTE
Lors du dernier recensement général de l’agriculture (RGA 2012), les exploitations agricoles couvraient une surface de 222 200 ha, soit environ 12,0 % de la superficie totale du territoire (15,6 % en 2002), pour une surface agricole utilisée (SAU) de 182 000 ha. En dix ans, le nombre d’exploitations s’est réduit de 20 %, et la SAU de plus d’un quart, avec une réduction marquée du cheptel bovin (- 24 %) et de la surface consacrée à l’élevage (- 27 %). Par ailleurs, alors que la population agricole vieillit (âge moyen des chefs d’exploitation de 53 ans), les biens à la vente sont relativement rares et l’accès au foncier est devenu un frein majeur à la production agricole. Le recul des activités agricoles a été particulièrement prononcé dans les zones d’implantations des nouvelles usines métallurgiques. L’exode rural est également marqué aux îles Loyauté, avec la disparition d’un quart des exploitations en dix ans. En 2016, une loi du pays (n°2016-11) relative aux baux ruraux1 a été adoptée, avec des mesures fiscales incitatives destinées à favoriser la location des terres agricoles.
2. L’autosuffisance alimentaire2
tonnes
80 000 60 000 40 000 20 000
0
Autosuffisance alimentaire*
2011 2016
2020 2021 Productions
50% 40% 30% 20% 10% 0%
*Sauf lait, oeufs, élevage équin et horliculture Source : DAVAR
Importations
Taux de couverture
Les enjeux autour de l’autosuffisance alimentaire ont été accentués durant la crise sanitaire et lors des différents épisodes climatiques contraignants qui ont fait craindre des ruptures d’approvisionnement. En 2021, le taux de couverture qui est de 32,2 % en volume (hors lait, œufs, élevage équin et horticulture) diminue (- 4 points), après avoir augmenté de 8,7 points entre 2010 et 2020. Il existe de fortes disparités entre les taux de couverture des différentes filières:
- Filière bovine : la couverture en volume des
besoins par la production locale s’améliore en 2021 et passe à 65,8 % (+ 1,6 point), mais reste
loin de son niveau d’autosuffisance d’avant 2005 qui était proche de 90 %. Les importations, principalement en provenance d’Australie et de Nouvelle-Zélande, continuent de diminuer en volume (- 3,8 %) mais augmentent en valeur (+ 17,0 %) par rapport à 2020.
- Filière volaille : la couverture des besoins en aviculture chair se situe autour de 8 % ces dernières années alors que la production locale d’œufs couvre plus de 90 % des besoins. En
1 Contrat par lequel un propriétaire agricole (ou bailleur) met à disposition d’un locataire (ou preneur) pour une durée minimum de 9 ans des terres et/ou des bâtiments agricoles, pour y exercer une activité agricole ou d’élevage.
2 Source : Davar, mémento agricole 2021.
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