LE MOT DU DIRECTEUR GÉNÉRAL Pour les économies de la zone d’émission de l’IEOM, l’année 2021 est singulière. En effet bien qu’elle se caractérise par un impact plus important de la pandémie sur les différents territoires, avec de nombreux épisodes de confinement, la conjoncture économique s’est légèrement améliorée. Néanmoins, la reprise apparaît moins marquée que pour le reste de l’Outre-mer et ne comblera pas les effets de la crise sanitaire enregistrée en 2020. En outre, l’intensité du rebond diffère sur les trois territoires, il est ainsi plus marqué en Polynésie française et à Wallis-et-Futuna qu’en Nouvelle-Calédonie où plusieurs facteurs, sociaux et institutionnels, ont pesé sur l’activité. Dans un contexte d’aggravation de la pandémie, les dispositifs de soutien aux entreprises ultra- marines mis en place par l’État, les collectivités, les banques et l’IEOM ont été prolongés et même accentués. À fin 2021, l’encours total des prêts garantis par l’État (PGE) dans la zone Pacifique s’établit à plus de 86 milliards de francs Pacifique, au bénéfice de 2 626 entreprises. L’activité bancaire a accompagné le mouvement de reprise sur 2021, avec une progression de 2,6 % des financements sur l’année tandis que l’IEOM a mis en place de nouvelles lignes de refinancement, ce qui a porté son intervention à hauteur de 175 milliards de francs Paci- fique. L’amélioration de la conjoncture a eu un impact positif sur le marché du travail avec une croissance de l’emploi salarié. Au plan sectoriel, les situations sont très hétérogènes. Les secteurs du transport et du tourisme sont particulièrement touchés par les différents confinements. Le coût du fret et les délais d’approvisionnement sont autant d’éléments qui ont perturbé l’organisation des entreprises avec un impact sur les prix. L’inflation a ainsi accéléré au cours du second semestre mais de manière pour le moment plus contenue qu’en Métropole. Cette hausse est la conséquence directe de celle des prix de l’énergie et de façon plus générale, de la plupart des intrants et du fret. La reprise du commerce international a en effet engorgé les ports et les routes maritimes, augmentant les délais de livraison, en dépit de l’accroissement des capacités des transporteurs, ce qui a sensiblement renchéri le coût du fret, et par ricochet celui des approvisionnements. S’agissant de la filière nickel en Nouvelle-Calédonie, l’année 2021 a été marquée par une hausse significative du cours du nickel, cependant les opérateurs du territoire n’ont pas profité de cette embellie du fait d’événements endogènes : conflit social, intempéries et maintenance. Dans le domaine des finances publiques, la situation se tend en Nouvelle-Calédonie avec des recettes fiscales qui diminuent pour la seconde année de suite alors même que les effets induits par la crise sanitaire sont de nature à augmenter les dépenses. Pour 2022, si la situation sanitaire a tendance à s’améliorer, toutefois la hausse des prix de matières premières y compris agricoles, liée à la reprise mondiale, amplifiée par les conséquences du conflit russo-ukrainien, aura un impact sur la croissance du PIB. En effet, tous ces indicateurs sont de nature à occasionner des tensions sur le pouvoir d’achat des ménages. Les chefs d’entreprise font, pour leur part, preuve d’un optimisme prudent, tant pour leur chiffre d’affaires que pour leurs perspectives d’investissement et d’emploi. Le secteur du tourisme, fragilisé depuis 2 ans, va continuer à évoluer avec une visibilité limitée. Si l’Outre-mer est peu affecté directement par les importations et exportations en prove- nance d’Ukraine et de Russie, hormis sur le cours du nickel, l’impact indirect risque d’être plus sensible. Dans ce contexte d’incertitude, l’IEOM, agences et siège, poursuit sa mobilisation auprès des acteurs économiques et du grand public en accompagnant notamment les très petites entreprises, mais aussi les populations les plus fragiles, dans le cadre des actions d’éducation financière qui ont permis de former plus de 900 personnes en 2021. L’IEOM continuera d’accompagner le secteur bancaire au travers de sa politique monétaire accommodante pour faciliter la reprise économique. MARIE-ANNE POUSSIN-DELMAS 3 DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’IEOM