Page 40 - Rapport annuel économique - Nouvelle Calédonie 2022

2019), soit 19 900 actifs (contre 14 % en 2009, soit 13 300 personnes). Près des deux tiers des non-salariés sont des hommes.
 L’importance de l’économie informelle1
La présence de l’économie informelle, mais aussi solidaire, orientée vers la satisfaction des besoins familiaux, des dons et des échanges est très prégnante au sein de la société Kanak. Cette économie est basée sur des valeurs sociales et solidaires où les productions vivrières participent à l’inscription des individus et des familles dans l’organisation sociale et culturelle des tribus. Le travail informel est intégré au mode de vie coutumier orienté sur la satisfaction de besoins ponctuels. Ces activités occupent une partie des nombreux inactifs dits « au foyer » (3 623 personnes selon le recensement 2019), soit une part estimée dans le total d’inactifs autour de 56 %.
Selon les données du recensement, la part des emplois occupés par des natifs est passée à 70 % en 2019 contre 65 % à tous les recensements depuis 1989. Au total, 32 600 emplois sont occupés par des non-natifs.
2.2 LE CHÔMAGE
Un taux de chômage plus élevé que dans l’hexagone
Selon l’enquête sur3les forces de travail2, la population active calédonienne compte 121 400 individus en 2020 dont 105 300 activés occupés (-2,7 % soit -2 900 personnes) et 16 100 chômeurs (+24,0 % soit +3 100 personnes).
À ces 16 100 personnes en situation de chômage s’ajoutent 11 100 personnes considérées comme inactives au sens du BIT mais qui déclarent souhaiter un emploi. Elles forment le halo autour du chômage. Au total, 27 200 personnes seraient en marge de l’emploi, soit plus de 6 000 personnes de plus que l’année précédente (+28,5 %). Le taux de chômage au sens du BIT (cf. encadré ci-dessus) s’établit à 13,3 % en 2020 (contre 10,7 % un an plus tôt). Il est plus élevé qu’en France entière (8 % en 2020) et qu’en Polynésie française (10,5 % en 2020).
Par ailleurs, l’ISEE estime que la situation professionnelle de 4 500 personnes (soit 4 % de la population active occupée) a été impactée par la crise sanitaire sous la forme de chômage partiel, de travail à domicile et de changement d’emploi.
L’enquête souligne également une précarisation progressive de l’emploi : en 2020, 63 % des salariés occupent un emploi en CDI contre 66 % en 2017. Cette évolution s’est faite au profit des salariés en CDD dont la part passe de 13 % en 2017 à 15 % en 2020. Enfin, 84,1 % des salariés sont à temps complet (-1,2 point sur un an) et 15,9 % sont à temps partiel (+0,6 point).
Le taux d’emploi4 de l’économie calédonienne s’établit à 56 % en 2020 (58 % en 2019). A titre de comparaison, le taux d’emploi en Polynésie française est de 53 % (2021) tandis qu’il est de 49 % à la Réunion (2021) mais de 67% pour la France entière (2021).
1 Au sens du Bureau International du Travail (BIT), l’économie informelle est définie comme « un ensemble d’unités produisant des biens et des services en vue de créer des emplois et des revenus pour les personnes concernées. Ces unités, ayant un faible niveau d’organisation, opèrent à petite échelle et de manière spécifique, avec peu ou pas de division entre le travail et le capital en tant que facteurs de production. Les relations de travail, lorsqu’elles existent, sont surtout fondées sur l’emploi occasionnel, les relations de parenté ou les relations personnelles et sociales plutôt que sur des accords contractuels comportant des garanties en bonne et due forme ».
2 Mise en place en 2017, déclinaison locale de l’enquête-emploi réalisée dans l’hexagone et dans les DOM et qui permet des comparaisons à partir d’une méthodologie au sens du BIT. Ces chiffres diffèrent par conséquent de ceux du recensement. 3 Dernières données disponibles.
4 Le rapport de la population ayant un emploi (population active occupée) à la population totale correspondante.
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