Page 110 - Rapport annuel économique - Nouvelle Calédonie 2022
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                1.3 DIFFÉRENTS TYPES DE MINERAI
Le minerai de nickel est classé en deux catégories distinctes :
- Les minerais sulfurés (65 % de la production mondiale) présentent des teneurs en nickel comprises entre 0,7 % et 3 %, et peuvent également contenir d’autres métaux (cuivre, cobalt, argent...). Ils représentent environ un tiers des ressources en nickel, et sont principalement extraits de mines souterraines au Canada, en Russie et en Australie.
- Les minerais oxydés (35 % de la production mondiale) ne contiennent pas de métaux précieux, mais renferment du cobalt. Ces minerais sont exploités dans des mines à ciel ouvert, où le cout d’extraction est moins élevé que celui des minerais sulfurés. Outre la Nouvelle-Calédonie, les principaux gisements exploités se situent en Indonésie, aux Philippines, à Cuba, en Australie et au Brésil. Parmi les minerais oxydés, on distingue deux catégories : les latérites jaunes, dont les teneurs moyennes exploitées en nickel avoisinent 1,5 %, et les saprolites, situées en dessous dans le sol, dont les teneurs moyennes exploitées en nickel varient entre 1,8 % et 2,4 %. Ces deux types de minerais oxydés sont exploités en Nouvelle-Calédonie, réputée pour la relative richesse de ses gisements.
1.4 UN MARCHÉ MONDIAL RÉVOLUTIONNÉ PAR LA MONTÉE DE L’ASIE
  Un paysage transformé par la hausse des capacités de production en Asie
  Suite au boom du cours du nickel
 en 2007-2008 et à une demande soutenue, en particulier grâce à la
 croissance chinoise, un cycle de nouveaux investissements s’est
3 000 2 500 2 000 1 500 1 000
500 0
268 306 286 37 41 59
273 39
Asie Oceanie Europe Amerique Afrique
Production de nickel primaire dans le monde
(en milliers de tonnes)
  631
150
516
728
174
510
922
190
498
934
201
483
294 75
897
210
474
303 89
950
212
435
306 84
1 062
216
388
307 79
230
1
222
391
292 73
1 442
195
399
280 73
1 620
188
395
1 782
156
355
264 70
enclenché. Les capacités de production des pays émergents (Indonésie,
 Philippines, Chine, Madagascar, Brésil...) se sont grandement accrues
 tirées par l’exploitation de minerai et de métal de moins bonne qualité (« pig
 iron1 » notamment). Ce cycle
 d’investissement a modifié en profondeur la géographie du marché
 mondial : la production de nickel
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 Source : DIMENC
 primaire asiatique a été multipliée par près de quatre entre 2009 et 2022, faisant passer sa part
 dans la production mondiale de 33 % à 66 % sur la période. Cet essor rapide a participé à l’affaiblissement des acteurs historiques (l’opérateur russe Norilsk et la SLN localement) et
 explique la persistance d’une forte pression à la baisse sur les coûts de production.
 Entre 2011 et 2015, ce cycle a également suscité une production mondiale nettement
 supérieure à la consommation (balance excédentaire de plus de 500 000 tonnes), induisant une
 croissance des stocks2 de métal disponible, jusqu’à l’atteinte d’un niveau record de 441 milliers de tonnes enregistrées au LME fin 2015, soit environ un quart de la consommation mondiale
 annuelle.
 Ces deux facteurs (baisse globale des coûts de production et offre excédentaire) ont
1 Le « Pig Iron » (ou NPI) est un ferronickel à faible teneur en nickel. Selon les estimations d’Eramet pour 2021, il représenterait désormais près de 50 % de la production mondiale de nickel.
2 Plusieurs stocks sont recensés à travers le monde : les principaux sont les stocks enregistrés au LME (London Metal Exchange : marché des métaux de Londres), les stocks enregistrés au SHFE (Shanghai futures Exchanges : marché des métaux d’Asie) et les stocks des producteurs.
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