Page 202 - Rapport annuel économique - Nouvelle Calédonie 2022
P. 202

                   LE DÉFICIT DE LIQUIDITÉ DE PLACE SE MAINTIENT À UN NIVEAU ÉLEVÉ DEPUIS FIN 2019
Md XPF 250
200 150 100
50 0
(hors TCN)
50% 40% 30% 20% 10% 0%
Déficit de la place bancaire calédonienne
De manière structurelle, les dépôts collectés par les établissements locaux ne couvrent pas la totalité de la production de crédits créant un déficit de liquidité chronique de la place bancaire calédonienne.
Il se dégrade à nouveau en 2022, plus fortement que l’année précédente (­11 Md XPF, contre -1 Md XPF), atteignant 249 milliards XPF. Ce déficit, en pourcentage des encours de crédits, augmente légèrement (26,5 %, après 26,3 % en 2021) après avoir été relativement stable autour de 20 % de 2013 à 2018.
 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 Déficit de place (en montant)
 Sources : DFI, RUBA
Déficit en % des encours de crédits
Jusqu’en fin 2019, ce déficit était financé principalement par des emprunts interbancaires auprès des maisons-mères, des ressources de marché (émissions de TCN), et une collecte de dépôts hors zone. La gestion de ce déficit par les établissements de
la place est différenciée selon qu’ils appartiennent ou non à un réseau bancaire national.
Dans le cadre de la modernisation de sa politique monétaire, l’IEOM a mis en place différents instruments de politique monétaire et notamment les lignes de refinancement depuis décembre 2019, contribuant à la couverture d’un peu plus de la moitié du déficit de place calédonien en 2022 (cf. IV. S3. 1. La politique monétaire et les taux d’intérêt).
 7. Le financement des secteurs d’activité (SCR1)
7.1 LES RISQUES TOTAUX
Au 31 décembre 2022, l’encours total des crédits consentis s’établit à 1 399 milliards XPF (+4,4 % sur un an, après +2,7 % en 2021), dont 713 milliards XPF aux entreprises (51 %), 486 milliards XPF aux ménages (35 %) et 200 milliards XPF aux collectivités (14 %). Les concours mobilisés, qui représentent 91 % de l’encours global, progressent de 4,7 % sur un an (après +2,4 % en 2021). Cette hausse s’explique principalement par celles de l’encours de crédit des activités immobilières (+3,7 %) et de l’administration publique (+9,7 %). L’encours de crédits à moyen et long terme augmente significativement (+4,1 %, après +3,4 % en 2021) faisant plus que compenser le recul des crédits à court terme qui continuent de se contracter sous l’effet de la fin des octrois des PGE (-10,5 %, après -22,1 % en 2021). Enfin, les crédits mobilisables2 progressent à un rythme plus modéré (+2,1 %, après +4,8 % en 2021).
Les plus fortes hausses concernent les activités des ménages en tant qu’employeurs (+81,2 %), le secteur des activités extraterritoriales (+30,6 %), les activités de services administratifs et de soutien (+16,2 %). À l’inverse, les encours diminuent dans le secteur des arts, spectacles et activités récréatives (-8,6 %) de la santé humaine et action sociale (-5,7 %), de la production et distribution d’eau, l’aissainissement et la gestion des déchets (-4,4 %).
1 L’IEOM procède mensuellement à la centralisation des risques bancaires (crédits bancaires, créances douteuses, opérations de crédit-bail et de location assorties d’une option d’achat...). Le service central des risques (SCR) a pour finalité de permettre aux établissements de crédit d’évaluer l’endettement global des clients pour lesquels ils déclarent des encours, et à l’IEOM de compléter son appréciation en vue de la cotation des entreprises, de suivre le risque de contreparties des établissements de crédit et d’apprécier l’évolution des risques portés sur les différents secteurs d’activité. Participent à la centralisation des risques les établissements de crédit, les société de financement et les établissements de crédit spécialisés. Ces données sont éventuellement complétées par les déclarations auprès du SCR de la banque de France. Elles ne sont pas directement comparables avec les données réglementaires présentées dans la section précédente.
2 Partie non utilisée des crédits confirmés et des crédits documentaires, ainsi que les avals et cautions.
    198













































































   200   201   202   203   204