Page 197 - Rapport annuel économique - Nouvelle Calédonie 2022
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                Section 4
L’évolution de la situation monétaire1
Dans un contexte marqué par la fin de la crise sanitaire et de la période référendaire, la croissance de l’encours brut de l’ensemble des établissements de crédit à fin décembre 2022 progresse par rapport à l’année précédente à un rythme qui accélère (+3,5 %). Cette dynamique favorable s’explique par la progression de l’encours des crédits à l’habitat des ménages (+3,5 %) d’une part, et d’autre part, par celle des crédits d’investissement des entreprises (+6,7 %) et des collectivités locales (+9,4 %).
L’activité bancaire est également marquée par l’essoufflement de la croissance des dépôts (+3,0 % sur un an à fin 2022). La croissance des dépôts étant inférieure à celle des crédits, le déficit de liquidité de la place bancaire calédonienne se dégrade pour désormais atteindre 26,5 % de l’encours de crédit.
1. Le financement de l’immobilier : un moteur qui s’essouffle
Le secteur immobilier (d’entreprise, y compris le logement social, et de l’habitat des ménages) concentre la plus grande part des engagements portés par le secteur bancaire, avec 48 % du total des encours sains. L’encours de crédits immobiliers s’élève à 562 milliards XPF à fin 2022, en hausse de 2,5 % sur l’année (après +1,5 % à fin 2021). Les crédits à l’habitat octroyés aux ménages et aux entreprises représentent respectivement 84 % et 16 % du total des crédits immobiliers. Ils progressent de 3,9 % en moyenne par an depuis 2012.
Les crédits immobiliers consentis aux entreprises se contractent
Le secteur de l’immobilier aux entreprises a bénéficié pendant plusieurs années du développement rapide du secteur du logement social2 dans le cadre d’une politique de rattrapage et de besoins importants de la population se traduisant par une progression soutenue de ses financements bancaires lui étant destinés. De 2015 à 2018, l’encours des crédits à l’habitat consentis aux entreprises ralentit nettement (+4,8 % en moyenne annuelle) puis se contracte de 2019 à 2022 (-0,8 % en moyenne annuelle).
Une croissance des crédits à l’habitat résiliente
Depuis plusieurs années, ce marché s’essouffle progressivement reflétant son arrivée à maturité après des années particulièrement dynamiques (développement du grand Nouméa, zone VKP...). Toutefois, depuis 2017, la croissance de ces crédits se maintient à un rythme relativement
1 Méthodologie : Le reporting Ruba (Reporting Unifié Banques et Assimilés) a remplacé le reporting SURFI (Système Unifié de Reporting FInancier) à partir de l’arrêté du 31 janvier 2022. Ce changement méthodologique impacte les données diffusées par l’IEOM, avec notamment, une hausse du nombre d’établissements non installés localement suivis. Afin d’éviter les effets de structure, l’analyse des données dans cette note s’appuie sur un échantillon stable sur la période d’étude. Les données diffusées, encore provisoires à ce stade, ne sont pas comparables à celles publiées dans les précédentes notes de l’IEOM.
2 Les principaux financeurs des programmes de logements sociaux sont la Caisse des Dépôts et Consignation (CDC) et l’Agence Française de Développement (AFD). Les bailleurs sociaux (SIC, FSH, FCH, SEM AGGLO) gèrent un parc conséquent de logements sociaux dont le développement s’est accéléré à partir du début des années 2000 grâce aux contrats de développement et à la défiscalisation sur le logement social.
     Md XPF 600 500 400 300 200 100
Encours de crédits immobiliers
6% 5% 4% 3% 2% 1%
           - 0% déc.-18 déc.-19 déc.-20 déc.-21 déc.-22
       Sources : DFI, RUBA
Entreprises
Ménages
Taux de croissance annuel
  193














































































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