Page 17 - Rapport annuel économique - Nouvelle Calédonie 2022

leurs effets. Les entreprises calédoniennes s’interrogent sur les conséquences de l’inflation en
termes d’érosion du pouvoir d’achat et de renchérissement des conditions de financement. De même, les revendications de hausses salariales alimentent les craintes d’aggravation des tensions
inflationnistes et sociales. Le contexte est également plus contraint pour le secteur bancaire,
confronté à un ralentissement de la collecte et à une hausse des coûts de financement.
L’année 2023 se caractérise par des défis majeurs à l’échelle du territoire. Le premier
concerne le secteur du nickel calédonien, qui ne parvient pas à être rentable alors même que les
cours sont à des niveaux particulièrement favorables. La concurrence croissante des producteurs asiatiques, la réorientation de la demande mondiale sur des produits destinés aux batteries
électriques et la volatilité des coûts des énergies importées impliquent une réflexion stratégique
en profondeur à l’échelle du secteur.
Un autre défi concerne la situation des finances publiques. Avec un taux d’endettement
estimé à plus de 190 % en 2022, les marges de manœuvre budgétaires du territoire se sont
considérablement réduites. Si des réformes structurelles sont actuellement en discussion, elles
peinent encore à être l’objet d’un large consensus (projets de réforme fiscale...).
Enfin, 2023 marque le retour des discussions politiques et institutionnelles portant sur le
futur statut du territoire. Après le 3e référendum qui a confirmé le maintien de la Nouvelle-
Calédonie au sein de la République française en décembre 2021, une période de transition post-
accord de Nouméa s’est ouverte et a été marquée par un certain attentisme en 2022. L’État souhaite que les discussions avec les indépendantistes et les loyalistes aboutissent en 2023 à un
projet d’avenir commun. Un nouveau cadre institutionnel parait indispensable pour restaurer la
confiance des agents économiques et l’attractivité du territoire.
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