Page 16 - Rapport annuel économique - Nouvelle Calédonie 2022
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                Synthèse
Une économie résiliente malgré les fortes tensions inflationnistes
 L’indicateur du climat des affaires (ICA) mesuré par l’IEOM progresse nettement et s’établit
 durablement au-delà de sa moyenne de longue période pour la première fois depuis 2012. En début d’année, l’économie calédonienne a en effet bénéficié d’un environnement exceptionnel de
 sortie de crise sanitaire, d’aboutissement du processus référendaire porteur de tensions et
 d’incertitudes, et de cours du nickel particulièrement favorables sur les marchés internationaux.
 Par conséquent, l’emploi privé a retrouvé son niveau d’avant crise dès le second trimestre
 avant d’atteindre un plus haut historique en milieu d’année. La consommation des ménages s’est
 révélée résiliente et les entreprises ont investi à des niveaux supérieurs à ceux qui prévalaient
 avant la crise.
 L’activité bancaire a également été relativement soutenue en 2022. L’encours brut des
 établissements de crédit a progressé à un rythme qui s’est accéléré en 2022 (+3,8 % contre
 +2,6 % en 2021). Ce dynamisme s’est cependant inscrit dans un contexte plus contraint. On constate d’une part un essoufflement de la dynamique de collecte de dépôts : l’encours des actifs
 financiers détenus par les agents économiques dans les établissements de crédit installés localement progresse de 3,0 % sur un an (contre +4,3 % en 2021 et +5,0 % en 2020). D’autre
 part, l’IEOM, en cohérence avec l’action de la BCE et des principales banques centrales, a engagé une hausse de ses taux directeurs afin de lutter contre les tensions inflationnistes qui affectent la
 zone monétaire du franc Pacifique. Pour autant, l’IEOM a continué de contribuer au
 développement de l’économie calédonienne en fournissant la liquidité nécessaire aux
 établissements de crédit dans un contexte de déficit de liquidité de la place calédonienne.
 Ces bonnes tendances interviennent cependant dans un contexte de fortes inquiétudes :
 les pressions inflationnistes observées à l’échelle internationale n’ont pas épargné le territoire,
 même si leur ampleur a été atténuée en partie grâce aux mesures prises par les pouvoirs publics. La hausse des prix a affecté l’ensemble des agents économiques et les situations sectorielles sont
 encore une fois très contrastées.
 Au-delà du renchérissement du coût des intrants, le secteur primaire a été confronté à
 une pluviométrie exceptionnelle qui a durement affecté la production maraîchère. L’activité du secteur du BTP a stagné à des niveaux particulièrement faibles et les perspectives pour les mois
 à venir sont peu optimistes. Si l’activité touristique a nettement rebondi depuis l’arrêt total engendré par la pandémie, elle n’a pas encore retrouvé les niveaux qui prévalaient auparavant
 (le trafic aérien international de 2022 représente seulement 56 % de celui enregistré en 2019).
 Enfin, les acteurs du secteur du nickel ne parviennent pas à profiter pleinement de la bonne tenue
 des cours en raison de contraintes locales qui freinent la croissance de la production (intempéries pénalisant l’extraction de minerais, difficultés d’approvisionnement énergétique, problèmes
 sociaux).
 Des perspectives 2023 incertaines
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Si l’année 2021 ne fut pas celle du rebond avec une contraction du PIB estimée à 2,1 %,
 l’économie calédonienne présente en 2022 des signes de résilience dans un contexte de fortes
 tensions inflationnistes.
 La persistance des tensions inflationnistes mondiales continue d’affecter l’économie
 calédonienne en 2023. Si les banques centrales ont rapidement agi avec beaucoup de détermination, un certain délai est nécessaire avant que ces actions ne produisent pleinement
 






























































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