Page 119 - Rapport annuel économique - Nouvelle Calédonie 2022

cette industrie pourrait augmenter de 10 % par an au moins sur 10 ans1 et la vente de véhicules électriques atteindrait les 70 millions d’unités à horizon 20402 (contre 2,4 millions en 2016 et 6,6 millions en 2021). Seule PRNC produit actuellement du NHC compatible avec cet usage.
Sur le segment de l’acier inoxydable, qui reste le principal débouché (environ 70 % de la consommation primaire de nickel), les perspectives sont plus incertaines en raison des risques de ralentissement de l’économie mondiale.
DES PERTES QUI S’ACCUMULENT POUR LA MÉTALLURGIE
Au plan local, dans un contexte de marché pourtant favorable, les trois opérateurs métallurgiques calédoniens peinent à accroître leur production et à réduire leurs pertes (il faut remonter à 2007 pour que le secteur présente un résultat agrégé positif – voir encadré ci-dessous).
Les 3 opérateurs métallurgiques enregistrent à nouveau des pertes en 2021 : 75 milliards XPF pour le résultat d’exploitation et 294 milliards XPF pour le résultat net. Entre 2008 et 2021, les pertes d’exploitation cumulées s’élèvent à 852 milliards XPF et les déficits cumulés culminent à 2 216 milliards XPF (soit 218 % du PIB 2021). Le dernier exercice bénéficiaire remonte à 2007, année record pour les cours du nickel (avec un pic au-delà des 50 000 USD/tonne). Ces pertes sont financées principalement par des IDE des maisons mères (cf. Chapitre II – Section 2.7).
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-50 -100 -150 -200 -250 -300 -350 -400
Source : IEOM
Résultats agrégés des 3 opérateurs métallurgiques
2017 2019 2021
2011 2013 2015
Résultat d'exploitation (Mds XPF) Résultat net (Mds XPF)
La SLN fait face à une situation particulièrement complexe. Proche de la cessation de paiement, elle a bénéficié d’un prêt de 4,8 milliards XPF début 2023. Elle s’est engagée à mettre en œuvre le plan de progrès d’urgence et à faire des économies de fonctionnement. Elle fait cependant face à une situation sociale complexe et à des mouvements de grève.
PRNC devrait être en mesure de produire en 2023 (et pour la seconde année consécutive) en année pleine dans sa nouvelle configuration (recentrage sur le NHC). Après 26 000 tonnes de nickel contenu produites en 2022 contre 16 800 en 2021, l’année 2023 permettra de constater si PRNC peut accroître à nouveau sa production, d’autant que le phénomène La Niña semble se terminer ce qui devrait favoriser l’extraction minière. Le projet Lucy, destiné à limiter les risques environnementaux et à réduire les investissements futurs pour le traitement de ses résidus se poursuit en 2023.
Dans le Nord, l’usine de KNS est parvenue à produire 25 400 tonnes de nickel en 2022, chiffre inférieur à l’objectif fixé (33 000 tonnes). Cependant, sur la deuxième partie de l’année, la production métallurgique s’est accrue, rendant possible l’atteinte d’une cible mensuelle de 3 000 tonnes selon KNS. Pour 2023, la société ambitionne de produire 36 000 tonnes. À plus long terme, l’objectif de production nominale de 50 000 tonnes reste inchangé.
1 Une étude de Wood Mackenzie estime que la consommation de nickel devrait passer de 128 milliers de tonnes en 2019 à 265 milliers de tonnes en 2025 (et 1,23 million de tonnes en 2040).
2 Les USA visent un parc automobile à 50 % sans émission en 2030. La Chine ambitionne quant à elle d’avoir un parc majoritairement électrique en 2035. D’autres pays envisagent d’interdire les ventes de véhicules thermiques : en 2030 au Royaume-Uni, en Israël et à Singapour et en 2035 pour les pays de l’Union européenne.
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