Page 113 - Rapport annuel économique - Nouvelle Calédonie 2022
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                raffinerie pour ne plus produire que du NHC. En 2022, l’usine a produit 26 200 tonnes de NHC, en hausse de 56 % sur un an.
- l’usine de Koniambo Nickel SAS traite par un procédé pyrométallurgique les saprolites à teneur élevée du massif de Koniambo en province Nord, l’un des plus importants gisements de saprolites au monde. Son capital est détenu à 51 % par la SMSP et à 49 % par Glencore, qui rachète l’intégralité du ferronickel produit. L’usine est entrée en production en 2013, mais sa montée en puissance a été retardée par un incident (fin 2014), révélant après expertise un défaut de conception nécessitant la reconstruction des deux fours. La reconstruction du premier four en 2015, puis du second four fin 2017, devait permettre à l’usine de produire à pleine capacité (estimée à 50 000 tonnes par an). En 2020, de nouvelles difficultés liées à la maintenance des fours ont encore retardé l’atteinte de cet objectif. Sa production de ferronickel s’est accélérée récemment et atteint environ 25 400 tonnes en 2022 contre 17 000 tonnes en 2021.Ce chiffre reste en deçà de l’objectif de 33 000 tonnes que s’était fixé KNS pour 2022.
 UNE TAXE SUR L’EXPORTATION DE MINERAI
Afin de préserver la ressource et favoriser la valorisation du minerai sur place, le Code minier, qui règlemente l’exploitation minière, limite les possibilités d’exportation de minerais. Des réserves géographiques métallurgiques, dans lesquelles aucun minerai produit ne peut être exporté, ont été créées. Ainsi, les demandes des métallurgistes (SLN et Prony Resources) pour exporter du minerai non valorisable localement (afin d’atténuer leurs pertes récurrentes) font l’objet de débats politico-économiques intenses.
En janvier 2023, le congrès de la Nouvelle-Calédonie a voté deux lois du pays mettant respectivement en place une taxe sur l’exportation du minerai de nickel et une redevance sur les extractions de produits miniers. Ces deux textes ont cependant été soumis à une deuxième lecture, puis renvoyés en commission suite à une motion préjudicielle votée par la majorité des élus du congrès. Ils n’ont donc toujours pas été votés. Cette refonte de la fiscalité minière pourrait, si elle était mise en place, générer jusqu'à 4,2 milliards de francs de recettes fiscales par an : 3 milliards pour la taxe à l’exportation et 1,2 milliard pour la redevance minière.
   La transformation du minerai à l’extérieur
Le minerai extrait localement est également traité à l’étranger, notamment dans l’usine « offshore » de la SNNC1 à Gwangyang en Corée du Sud. Cette usine pyrométallurgique a une capacité de production de 54 000 tonnes par an et a diversifié son outil productif en investissant dans un convertisseur pour la production de mattes. L’usine peut traiter des minerais de moyenne teneur (1,95 % en moyenne avec une teneur de coupure de 1,60 %). En 2021, elle a produit 44 000 tonnes de ferronickel.
Le partenariat entre la SMSP et la société chinoise Yichuan Nickel Industry n’a pas abouti et a été abandonné début 2023. Ce partenariat prévoyait que la SMSP détienne 51 % du capital, en contrepartie de quoi elle se serait engagée à fournir annuellement les 600 000 tonnes de minerai nécessaire à l’exploitation de l’usine (capacité de 50 000 tonnes de ferronickel). Suite aux autorisations gouvernementales, en 2020, la NMC a exporté 391 000 tonnes humides pour alimenter cette usine chinoise qui peut traiter les minerais de basse teneur (en moyenne à 1,65 %). En 2021, la NMC prévoyait la cession d’un peu plus de 700 000 tonnes humides et en 2022, elle a obtenu l’autorisation d’exporter 1,2 million de tonnes humides.
1 La SNNC (Société de Nickel de Nouvelle-Calédonie et Corée) constitue la branche métallurgique du partenariat entre la SMSP et POSCO. Son actionnariat est identique à celui de la NMC (51 % pour la SMSP et 49 % pour POSCO).
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