2023 : face à de multiples chocs, un repli de l’inflation et un climat des affaires assez résilient

L’an dernier a été marqué par l’atténuation des tensions sur les prix de l’énergie et sur les chaines d’approvisionnement mondiales, mais aussi par l’impact d’un resserrement monétaire sans précédent, renchérissant le cout du crédit. À ces chocs externes se sont ajoutés plusieurs chocs d’offre propres à chaque territoire d’Outre-mer, en lien avec ses vulnérabilités économiques, sociales ou météorologiques.
Ce contexte a pesé sur les prix et la demande. Dans les Outre-mer, comme dans l’hexagone, l’inflation a nettement reflué en 2023, passant d’environ 5% en décembre 2022 à 2,5 % en décembre 2023. La dynamique de la consommation des ménages et des crédits à l’habitat s’est infléchie. L’indicateur du climat des affaires a baissé, même si en général il est demeuré au-dessus de sa moyenne de long terme. L’emploi salarié privé a dans l’ensemble progressé, mais les difficultés de recrutement se sont intensifiées et le taux de chômage est resté élevé.

2024 : la perspective d’une fragilisation des entreprises et d’un recul de l’activité dans certains territoires

Depuis quelques mois, les défaillances d’entreprises sont en nette augmentation, particulièrement dans les bassins atlantique et indien. Dans tous les territoires, ces tensions sont principalement marquées dans les secteurs de la construction et du commerce, où elles s’accompagnent d’une érosion des effectifs salariés. En Guyane, à Mayotte et surtout en Nouvelle-Calédonie où les modalités de sortie de crise du secteur du nickel sont encore incertaines, les chefs d’entreprise s’attendent même ainsi à une baisse d’activité tous secteurs confondus.

À moyen terme : les conditions d’un chemin de croissance durable

Trouver un chemin de croissance durable passe à la fois par un renforcement de l’investissement productif, notamment privé et en particulier dans le domaine de la transition énergétique et par une meilleure intégration des Outre-mer dans leur voisinage régional. Dans cette perspective, il est impératif de créer les conditions de la compétitivité (accélérer la transformation numérique, faire aboutir les réflexions engagées sur la fiscalité et les retards de paiement, former les dirigeants et les salariés) et de l’attractivité (libérer le foncier, concrétiser les projets de transport, réduire l’insécurité).

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