Page 13 - Rapport annuel économique - Nouvelle Calédonie 2022
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                Avant-propos
A la suite des deux années de COVID, l’année 2022 a connu un élan de sortie de crise, porté par la reprise de la consommation, le rattrapage de l’investissement et la croissance de l’emploi,
traduisant ainsi la capacité de résilience de l’économie calédonienne.
Dans le même temps, les pressions inflationnistes mondiales se sont
transmises à l’économie calédonienne, entrainant une croissance inédite des
prix, notamment pour l’énergie et les produits alimentaires. Ces tensions ont
pénalisé les entreprises et affecté plus particulièrement les ménages à
revenu modeste. Des mesures ont été prises par le gouvernement afin d’en
réduire l’impact, notamment par le bouclier qualité prix et la régulation des prix des carburants.
À l’instar de toutes les banques centrales, l’Institut d’émission d’outre-mer (IEOM) a engagé au second semestre 2022 une action résolue pour lutter contre l’inflation et maîtriser les anticipations inflationnistes. Ainsi, en cohérence avec la Banque centrale européenne, l’Institut d’émission a remonté progressivement ses taux d’intérêt directeurs, tout en exerçant une grande vigilance quant au niveau de liquidité nécessaire au financement de l’économie. Les crédits octroyés aux banques ont ainsi été maintenus en montant et en durée.
En dépit du niveau favorable des cours internationaux et d’une amélioration sensible des volumes d’exportation, l’industrie du nickel reste confrontée à ses handicaps. L’augmentation des prix de l’énergie et d’autres intrants a fortement alourdi les coûts de production et accru les pertes du secteur.
Les comptes publics ont bénéficié du rebond de l’activité, qui s’est traduit par un redressement significatif de la collecte fiscale. Pour autant, les déséquilibres financiers de la protection sociale perdurent.
Au plan institutionnel, malgré la reprise des discussions sur l’avenir du territoire, et en raison du glissement de la période de transition au-delà des 18 mois initialement prévus, l’incertitude est élevée, ce qui affecte la confiance des acteurs économiques.
Les questionnements d’ordre structurel reviennent au premier plan : démographie qui ne porte plus de croissance endogène, faiblesse du taux d’emploi, insuffisance de compétences sur le marché du travail local, dépendance de l’économie calédonienne aux financements et aux transferts publics, faible ouverture à la concurrence internationale, stimulation de l’économie privée, rôle et gestion des Sociétés d’Économie Mixte de développement...
Le présent rapport a été élaboré avec le concours de nombreux acteurs publics et privés du territoire. Il marque l’attachement de l’Institut à fournir à tous et au public en général les données et les analyses utiles à la réflexion économique et à la prise de décision.
Yann Caron
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