Des impacts économiques importants, mais limités Les pertes immédiates engendrées par la période de confinement interne strict ont été estimées à environ 34 milliards XPF (3,6 points de PIB), auxquelles s’ajoutent entre 18 et1 28 milliards XPF de pertes liées au maintien d’un confinement externe toute l’année. Soit, un impact total sur l’année 2020 de la crise sanitaire de l’ordre de 5,5 à 6,5 points de PIB. Les effets de la crise sanitaire sont donc importants, mais moindres que dans beaucoup de territoires grâce à un retour relativement rapide à une situation de territoire « Covid free », à une structure de l’économie moins vulnérable (poids du tourisme modéré) et à des mesures de soutien importantes mises en place par toutes les institutions. Une forte hétérogénéité selon les secteurs et les agents économiques Selon les secteurs, les impacts sont très différents. Au-delà des structures hôtelières, qui sont touchées de manière différenciée selon qu’elles bénéficient ou pas du tourisme local et des réquisitions (pour quatorzaine), c’est tout l’écosystème de l’industrie touristique du territoire qui est paralysé et qui survit grâce aux mesures de soutien : activités de croisière, excursionnistes, agences de voyages… Les activités événementielles sont également impactées. En revanche, les secteurs qui s’appuient sur la demande interne ont rapidement retrouvé leurs fondamentaux, certains bénéficiant même de l’effet de report de la consommation sur le marché local(induit par le confinement externe). Ainsi, les entreprises de plusieurs secteurs parviennent à maintenir leur niveau d’activité voire même dans certains cas à l’augmenter. C’est le cas notamment dans le secteur primaire, le commerce (équipements au foyer, informatique, automobile, grande distribution…), certaines industries et même certains services (nettoyage, logistique...). Cette hétérogénéité entre les secteurs se retrouve à travers les entreprises et les ménages dontles situations se sont fragilisées pour une partie d’entre eux. Une solidarité nationale à l’œuvre Outre les PGE, le fonds de solidarité ou encore le prêt AFD garanti par l’État, la solidarité nationale prend forme à travers la déclinaison locale du plan France relance (cf. encadré), l’approvisionnement en vaccins, mais aussi l’octroi, en 2021, d’une aide exceptionnelle de 10 milliards XPF, destinée à financer une partie des dépenses exceptionnelles liées à la pandémie. DÉCLINAISON DU PLAN FRANCE RELANCE EN OUTRE-MER Selon la déclinaison ultramarine du plan «France Relance », adossé au budget de l’État pour 2021 et 2022, 1,5 milliard d’euros seront directement alloués aux territoires ultramarins.Comme au niveau national, les mesures du plan ont été structurées autour de trois axes : (i) le verdissement de l’économie, (ii) le renforcement de la compétitivité des entreprises et (iii) la cohésion sociale et territoriale. La moitié de l’enveloppe globale destinée aux Outre-mer, soit 750 millions d’euros, sera accordée sous forme de crédits territorialisés. Dans les collectivités du Pacifique, l’accent sera mis sur l’action régalienne de l’État. La rénovation des bâtiments publics de l’État, et l’accompagnement à la mise en place des mesures de soutien à l’emploiet à l’économie font partie des objectifs.Dans le cadre de la rénovation énergétique de ses bâtiments, l’État financera dès 2021, 1,6 milliard XPF de travaux (voir p.115). Dans sa déclinaison du volet compétitivité, la Nouvelle-Calédonie dispose du Fonds d’accélération des investissements industriels qui prévoit une subvention au titre d’un investissement industriel (appel à projets) et d’un Prêt croissance relance, proposé aux entreprises d’au moins trois ans. 1cf. Note CEROM : Les impacts économiques de la crise de la Covid (avril 2020) cf. Note CEROM : La crise sanitaire de la Covid-19 contamine l’économie calédonienne en 2020 et surtout au-delà 32